À Bâle pour voir Medardo Rosso
ai dessiné
(13 juin 2014 à 20:50 Dessine, maintenant !)
rentré avec Motta sans avoir vu Rosso
j’écoute de la pop ritale
la langue est partiale
—
Écouté le vent
bavard
je dormirai demain
—
et sur les marges, au-delà des portes
je me suis assoupi
livré au soleil
avant de boire joyeusement
(rangée 21 fauteuils 9 & 10)
et que Violetta ne meurt
—
Page 269
fin du voyage au Maroc
—
(Tu viens de partir)
j’ai entrebâillé la fenêtre
il fait encore un peu froid
rivière
chants superposés des oiseaux
premier Angélus
je
traîne
au lit
—
Avant de partir
Sun Ra de retour
avec 54 dessins et 28 photographies
—
Moroccan soundtrack
Mulatu Astatke
Dizzy Gillespie
Anouar Brahem
Ryuichi Sakamoto
Claude Debussy
Henri Dutilleux
Maurice Ravel
Kofi Flexxx
Tommy Guerrero
—
retourfiévreux
motobécanevuitton
taxiseptplaces Oum
(un paon est juché sur une ruine)
enregistrementcontrôlesécuritéfilefilefile
( Ah tu mets tes posts c’est pour ça qu’t’es concentré )
petittampon
telecommarocroamingleavecséjourvotresurclassez
have a nice trip
EZS1254B622A
“Ah, Morocco ! avec Gary Cooper, le blanc étoilé du képi de la Légion.”
—
Dernière nuit à Marrakech
—
Je regarde la lente procession
des chariots de ferrailles
depuis le balcon du Café Glacier
tubes bancs plateaux paroies
emboîtés assemblés enchâssés scotchés
( upstairs full )
al-maghrib
chicken burger
—
Lui est en chemise
peigné
short beige baskets chaussettes
elle porte un sarouel et le cheveux gras
des baskets élimées une banane
étranges affinités électives
—
(…)
En voyage hier
je ne suis aujourd’hui
plus qu’en transit entouré de touristes
plus patients que moi
—
nouvelle collection
hammam hommes
prix fixes
making the name on ceramics
salon de coiffure mix gsm
docteurice midecin
pâtisserie Belkabir
tous les parfums du monde à 49dh
bricabrac n°25
interdit aux non musulmans
made in Türkiye
R.Baggio 10
caverne d’Ali Baba expédition pour tous pays
rue Yves Saint Laurent
société Koutoubia Cerame
free Palestin
derb ouayhah
—
Matinée à la Mellah
deux gamines sont accrochées à mes épaules
me forcent à m’accroupir pour me regarder
dessiner
nous parlons un sabir plus qu’approximatif
elles se chamaillent, devinent les lieux de mes précédents dessins
je n’effacerai pas les traces de leurs doigts
—
Arrive cet instant
inévitable
de lasse fébrilité
—
Elle tient son téléphone face à son regard de laie et lui parle à voix haute
un homme lui répond du bout du monde
quelque part où il n’est sans doute pas si tôt
où la discrétion
n’est sans doute pas une politesse
ils discutent
homme haut-parleur et femme truie
—
Le café
a la couleur et la texture
du chocolat noir
le goût de Lattaquié
—
Aventurier
je dîne
indifférent au gluten marocain
[nuit]
Je ne suis pas un touriste
est-ce une posture un aveuglement
ou ma présence au voyage est-elle si différente
(je dors très mal
ton absence
l’insistance de mes angoisses)
—
Ces chats
que les hommes acceptent à la table de l’iftar
ne sont-ils que des mâles ?
—
C’est la rupture du jeûne
les arabes abandonnent la rue aux touristes
s’effacent
leur présence discrète, modeste, presque monochrome
se fait ombre
nous n’existons plus
—
Je m’égare
dessine discute
—
Il y avait six, peut-être huit tables spacieuses
dispersées dans le patio du Dar Cherifa,
des livres, éparpillés,
(un livre peut-il être nonchalant ?)
sur de vieilles étagères poncées par le temps.
Les livres ont presque disparu aujourd’hui
mais les tables se sont indiscutablement multipliées
—
Un toit-terrasse
face à l’Atlas
La Fnaque berbère
s’appelle maintenant Kathi
Spicy fast food and indian rolls
—
C’était il y a huit ou neuf ans
nous marchions, six, dans les venelles de la Médina
pas tout à fait égarés
heureux légers curieux (préoccupé)
je m’étais imaginé revenir seul
sans trop y croire
(je m’en souviens très clairement aujourd’hui)
—
Le soleil est couché
les rues vides
19h. L’iftar.
Je remonte les souks
à mobylette
sur une selle Vuitton
—
Il fait tout le temps beau au-dessus des nuages
Yèkèrmo Sèw
Emnete la voix de l’hôtesse les mots de Michon
et l’impossible silence de la machine
superposés
les Alpes englouties
archipel enneigé qui perce une mer de nuages
étale
Gillespie a night in Tunisia
au-dessus de la Méditerranée
Caravan
et terre
se chevauchent
j’ai regardé les Alpes
je contemple l’Atlas
—
Porte 29
entouré d’inconnus
(sans toi) donc seul
hiérarchie des fluorescences
—
1 carnet de croquis Moleskine souple 13x21 (entamé)
1 agenda Pléiade
1 pince
1 trousse en cuir contenant :
1 feutre Molotow blanc nature
2 feutres Molotow noir signal
1 feutre Molotow homard
1 stylo-feutre Pigma 05 sanguine
1 stylo-feutre Muji 05 noir & 1 recharge
1 porte-mine fusain
1 estompe
1 stylo-plume Sailor 21K & 2 cartouches Kiwaguro supplémentaires
1 gomme
1 règle en bois de 15cm
1 Canon digital Ixus 50 & 1 batterie supplémentaire
2 cartes SD
1 chargeur Canon
1 chargeur iPhone & des AirPods
J’écris l’Iliade de Pierre Michon
750 euros en petites coupures
mon passeport, ce carnet et quelques autres choses
1 mot de toi
—
Contenu créé le 25 février 2014 à 14:32 6 juillet 2015 à 12:43
—
Assise place 68
Rousseau sur les cuisses
fermé.es
elle rêve
—
Devant moi encadrée
un rêve printanier
( Je ne suis pas trop fan des thés noirs aux agrumes )
ses lèvres deux cerises
alizarines
inventions et dimensions et bonnes nouvelles d’Afrique
nous irons écouter ré-entendrons le Libiamo ne’ lieti calici
—
Yam naem khao thot
Sencha de Yame
(que) des femmes
—
Dans la salle du fond
deux apprentis acteurs se croient seuls au monde
(impossible de lire)
ces connards viennent au calme pour le saccager
sans gêne
personne n’ose s’installer
peur de déranger ou de l’être
( Ah mais oui je baille, putain ! )
le thé vient de Taïwan
—
Que des hommes
et des chiens
sinon la brune au rouge à lèvres rouge qui prépare les cafés
(je dessine dehors depuis dedans)
défilé
précipité par les eaux de mars
des vélos et des parapluies sur le quai
( Je vous mets la mousse de lait à côté comme ça vous dosez comme vous voulez )
—
6h23 pour Strasbourg
Grachan Moncur et d’autres choses
(le désert d’Araba glissé page 26)
les voix des filles devant moi
mais les cuivres de Shorter et Moncur III
( Déjà une heure c’est long, mais deux heures )
je vais jusqu’à Moscou, Saratov et la page 44
avant d’arriver
à l’heure
sous une presque pluie